Le projet
Concept & description
Aménagement d’un entrepôt en centre ville.
Concept de la boîte dans la boîte en opposition à l’espace monumental existant.
En savoir plusLe projet
Un peu plus en détails
UNITES DE VIE
Le concept concrétise l’imbrication d’un lieu de vie particulier dans un espace particulier.
Le propos a été, au delà de la simple réalisation de chambres, d’élaborer un processus complexe visant à recréer un véritable espace lié et dédié, à l’enfant, un lieu où espaces de sommeil et de jeu se côtoient. Un lieu dans le lieu, où le dedans et le dehors participent à même hauteur d’un processus d’appropriation.
De la synthèse de l’étude comportementale de l’enfant dans un lieu immense et ouvert est née l’idée simple de la cabane, la boîte.
Le processus s’enracine donc ici dans l’analyse des modes de construction de la cabane, du lieu de vie précaire, de l’habitat d’urgence. Exacerbant jusqu’au paroxysme l’efficacité des constructions minimales.
Comme pour proposer un autre mode de vie et de lieu ludique et rassurant, adapté de par sa forme, ses couleurs et son échelle à l’univers de l’enfant.
Et de lui offrir l’alternative à une vision inadaptée du lieu de vie sans cloisons, démesuré et sans repères.
Le projet est né d’une opposition dialectique avec le lieu qui l’invite.
Du programme est ressortie la nécessité de créer quatre éléments distincts, trois chambres et une lingerie, dont la texture et les couleurs se devaient de participer de l’univers enfantin,
L’unité est traitée comme un élément particulier, clairement identifiable, comme un objet construit à l’échelle de l’enfant. Elle prend sa véritable valeur par la capacité qu’elle s’offre à interagir avec les autres unités.
Chaque unité se présente comme un objet distinct, un cube monté en panneau de médium, ouvert sur une façade et équipé « dans la masse » de tout ce qui est nécessaire à l’activité de vie de l’enfant.
Les quatre cubes ont des dimensions identiques, soit 2.40 par 2.40 de base sur 2.20 de hauteur. Ils sont constitués de panneaux de médium traités en sandwich de 5 cm d’épaisseur.
Le cube « lingerie » se distingue de par sa couleur intérieur/extérieur orange. Les trois cubes « chambres » sont peints intérieurs/extérieurs en gris.
Tous les modules sont régis par les mêmes règles constructives, déclinées suivant leur implantation dans l’espace et les vis à vis imposés.
Jeu d’étagères et plan de travail, lit posé au sol, bande vitrée horizontale qui permet à l’enfant une vision générale sur les espaces extérieurs, ouverture en plafond, façade de Plexiglas ouverte sur l’extérieur constituée d’un large panneau semi fixe et d’un châssis ouvrant de faible largeur – cinquante centimètres.
Un meuble « tube » relie le cube « lingerie » à la chambre du plus jeune enfant. Elément longiligne de 8.80 mètre de long sur 80 cm de large, il reçoit les rangements, les penderies, un sanitaire et un escalier encloisonné interdit aux enfants menant sur le haut des boîtes.
Une dalle de béton teinté noir de soixante mètres carrés, comme en réaction au sol de résine blanche de l’appartement existant, délimite l’espace et devient le socle du nouvel espace dédié aux jeux et sommeil des enfants.
Les quatre modules sont posés en vis à vis sur le socle et espacés de façon à créer un jeu de courettes intérieures. Un passage « secret » peu large réservé à l’enfant est créé par le décollement d’un des cubes des murs existants.
De l’ordonnancement de ces éléments distincts et visiblement autonomes a pu naître un ensemble cohérent, constitué de pleins et de vides, de vis à vis, de lieux dans le lieu.
De par leur positionnement dans l’espace, ils dérangent et modifient la perception initiale du lieu, retracent des limites, des aplats visuels, des vues kaléidoscopiques, reformulent la déambulation un parcours d’incertitude, de rêverie et d’effet de surprise, chaque unité participant de l’élaboration sensible d’un nouveau décor.
L’ensemble ainsi défini parfait sa volonté de modifier la perception de l’espace tout en respectant la théâtralité et la hauteur du lieu. Il offre de nouvelles règles d’appropriation et de fonctionnement, exacerbe un nouveau principe de vides et de pleins en délimitant des zones intercalaires au milieu d’une architecture.